Lagos, l'une des villes les plus dynamiques du monde, s'enfonce dans les eaux

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Lagos, la ville "des lacs" d'Afrique de l'Ouest, est sous la menace constante de l'érosion côtière, aggravée par le besoin de toujours plus d'espace pour loger ses 20 millions d'habitants, et de sable pour construire ses centaines de milliers de bâtiments. Conséquence du réchauffement climatique, les eaux continuent leur irrémédiable ascension. L'Océan Atlantique avance sur les côtes de l'ouest du continent de 1 à 4 mètres par an, selon un rapport de la Banque Mondiale (BM, mars 2019), détruisant tout sur son passage. Avec un coût considérable pour l'économie des pays concernés, souligne la BM. Rien que pour la Côte d'Ivoire - l'un des seuls pays objet d'une étude détaillée à ce sujet dans la région -, la dégradation du littoral a coûté "près de 2 milliards de dollars en 2017, soit l'équivalent de 4,9% de son PIB". A l'échelle du Nigeria, le géant économique de l'Afrique de l'Ouest, les pertes ne peuvent qu'être très supérieures. Des investisseurs privés milliardaires dotés de forts soutiens politiques ont donc décidé, dès 2007, de construire "la Grande Muraille" de Lagos: une digue de 8,5 kilomètres, faite de quelque 100.000 blocs de béton et "construite pour durer 1.000 ans", a été dressée pour protéger Victoria Island, le quartier huppé et coeur financier du pays. "En 2005, la côte autour de Victoria Island était confrontée à un danger imminent", expliquent les développeurs du projet sur le site officiel. "La route côtière avait disparu sous la pression de l'eau (...), multipliant les inondations. De nombreux immeubles avaient été abandonnés", peut-on lire sur ce site. "Aujourd'hui, Lagos voit déjà les bénéfices de la Grande Muraille. Les routes autrefois inondées sont désormais praticables et les propriétés abandonnées ont été réinvesties", se réjouissent les développeurs, qui voient "dans ce mur déflecteur", "une grande fierté pour le Nigeria".

Source : AFP