Le député Denis Baupin accusé de harcèlements et agressions sexuels par plusieurs membres d'EELV

 |  Posted by sarah  |  0

Quatre femmes accusent lundi 9 mai, à travers une enquête conjointement menée par Mediapart et France Inter, le vice-président de l'Assemblée nationale et député ex-EELV d’agression sexuelle ou de harcèlement sexuel

Les deux médias précisent que quatre autres personnes, "souvent collaboratrices ou salariées" de Denis Baupin, ont souhaité rester anonymes par peur de représailles.

"Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine et a cherché à m’embrasser dans le couloir, durant une pause alors que j'animais une réunion. J'en ai parlé à deux membres de la direction du parti. L'un m'a dit: Ah, il a recommencé". L'autre: "Ce sont des choses qui arrivent très souvent", raconte Sandrine Rousseau, l'une des porte-parole d'EELV.

Isabelle Attard, élue députée EELV du Calvados en juin 2012, a quitté le parti en novembre 2013. Elle assure avoir reçu, pendant cette année et demi, des dizaines de SMS de Denis Baupin.

Des faits que son assistant parlementaire, Frédric Toutain, confirme. "Je me souviens de SMS lourds, graveleux, très insistants. J’ai été délégué du personnel et je sais que le harcèlement sexuel est caractérisé. Une collaboratrice a reçu également des SMS orduriers et a même a subi des attouchements".

Elen Debost, adjointe à la mairie du Mans, elle aussi rapporte avoir été victime de harcèlement sexuel. "Je me sentais coupable de recevoir ces SMS d’incitation sexuelle alors que je lui avais dit que je n’étais pas intéressée. Des propos plus que graveleux."

"Puisque les refus polis n'étaient pas entendus, j'ai été très mal à l'aise sur la façon de conduire les choses. Cela a commencé en 2011, ça a duré plusieurs mois et il y a eu plus de 150 SMS.

"Je l'ai vu lui sur une photo avec du rouge à lèvres et ça m'a provoqué une vraie nausée. Je suis même allé vomir et j'ai fait un post FB".

Annie Lahmer, conseillère régionale EELV et adhérente chez les Verts depuis plus de 20 ans, a connu Denis Baupin en 1999 au siège du parti rue Parmentier à Paris.

"Un soir, il s'est mis à me courir après autour d'un bureau [...], je lui ai dit 'c'est du n'importe quoi', et je suis partie. Le lendemain, j'arrive et Denis ne me dit pas bonjour, je lui dit: 'à partir du moment où on ne couche pas avec toi tu ne dis pas bonjour' et là il m'a pointée du doigt et a dit 'toi, tu n'auras jamais de poste au sein du parti'".

 

Interrogés sur les faits, les deux co-présidents de l’époque au groupe EELV Barbara Pompili, maintenant secrétaire d’Etat à la biodiversité, et François de Rugy confirment avoir été saisis par une collaboratrice. "On ne rigole pas avec ces sujets. On s’est dit qu’il fallait qu’on règle cette question. Depuis, c’est réglé, il n’y a plus eu d’ambiguïté".

Contacté par Mediapart et France Inter, Denis Baupin n'a pas souhaité répondre. Ses avocats ont par contre demandé à ce que rien ne soit publié et menacé de poursuites, selon les deux médias.

Ces témoignages ont été accueillies avec consternation par plusieurs responsables politiques dont certains ont réclamé la démission de Denis Baupin.