Manifestation à Mexico deux ans après la disparition des 43 étudiants à Iguala

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Le lundi 26 septembre 2016, deux ans jour pour jour après la disparition de 43 étudiants à Iguala, dans l’Etat de Guerrero, au Mexique, leurs parents ont défilé dans les rues de la capitale. Des dizaines de milliers de personnes les ont accompagnés pour exiger justice et vérité. La tragédie, et surtout la gestion de l’enquête par le gouvernement, ont bouleversé et indigné le Mexique. Des experts indépendants mandatés sur place par la Commission interaméricaine des droits de l’homme avaient balayé la version officielle, mais le gouvernement s’obstine dans son montage policier.

« Ni perdon ni olvido », « Pas de pardon, pas d’oubli » : dans les rues de Mexico, des dizaines de milliers de manifestants accompagnent les parents des 43 étudiants disparus. Sur le Zocalo, la plus grande place du pays, Epifanio Alvarez, le père de Jorge, disparu à Iguala à l’âge de 18 ans, s’adresse à la gigantesque foule : « Ça fait deux ans ! Ce gouvernement a même tenté de nous acheter ! Mais nous sommes encore là, paysans, pauvres, mais dignes ! Et c’est grâce à vous tous si ce combat est encore puissant ! »

« No estan solos ! », « Vous n’êtes pas seuls ! », lui répondent les manifestants. Car comme Celia, une habitante de la capitale, ils sont nombreux à être écœurés par l’attitude du gouvernement dans cette affaire. « Je suis indignée, énervée, à cause de l’impunité, à cause de tous les mensonges de ce gouvernement, qui n’a jamais fait son travail. Ce gouvernement est tellement cynique et menteur », accuse-t-elle.

Deux ans jour pour jour après la disparition des 43 étudiants, le gouvernement continue de s’accrocher à sa version des faits, pourtant balayée par la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Ce lundi après-midi, les parents des 43 étudiants voulaient donc montrer qu'ils sont toujours capables de mettre la pression dans la rue. « L’Etat doit suivre les pistes ouvertes par les experts indépendants », ont exigé les parents. Sinon, il n’y aura plus jamais de dialogue.