Hollande met en garde contre l'ingérence russe dans les affaires européennes

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Le président français a donné une interview  publiée lundi par six journaux européens, dont le Monde. Il y appelle l'Union européenne à se renouveler, notamment par une politique de défense, et accuse la Russie d'interférences.

Le président français François Hollande plus discret dans les médias depuis qu’il a renoncé à briguer un second mandat, a livré son point de vue concernant la France mais aussi l’Union européenne (UE), dans un entretien paru lundi 6 mars dans six journaux européens. Il a notamment évoqué l’élection présidentielle à venir et accusé la Russie d'utiliser "tous les moyens pour influencer les opinions publiques", à l’image des interférences dans le déroulement de l’élection américaine dont le Kremlin est accusé.

"Que cherche la Russie ?", interroge François Hollande. "À peser sur les espaces qui étaient autrefois les siens dans l'ex-Union soviétique" comme en Ukraine. "Elle veut participer à la résolution des conflits dans le monde, à son avantage", notamment en Syrie, "s'affirme comme une puissance" et "teste nos résistances".De tels agissements russes semblent d’autant plus dangereux que subsiste la "menace" que constituerait une victoire de Marine Le Pen à l’election presidentielle d’avril et mai prochains. Une menace qui "existe", selon lui, même s'il estime que "la France ne cèdera pas" à la tentation de l'extrême droite.

La France "a conscience que le vote du 23 avril et du 7 mai déterminera non seulement le destin de notre pays, mais aussi l'avenir même de la construction européenne. (…) Car si d'aventure la candidate du Front national l'emportait, elle engagerait immédiatement un processus de sortie de la zone euro et même de l'Union européenne", a-t-il souligné avant d’évoquer longuement la question européenne.

Il a notamment estimé que le renouvellement de l’Europe pourrait passer par une stratégie de défense. "Ce que demandent les Européens, c’est que l’UE puisse les protéger davantage. Que la souveraineté européenne sécurise leurs frontières, les prémunisse du risque terroriste."Autour d'un "pacte commun, un marché intérieur avec, pour certains, une monnaie unique", détaille-t-il, les "États membres qui le souhaiteraient pourraient 'aller plus loin' en matière de défense, d'harmonisation fiscale ou sociale, de recherche, de culture ou de jeunesse". "Sans un nouvel esprit européen, l'UE sombrera dans la dilution et à terme dans la dislocation", prévient le président de la République.

Le président français envisage enfin une reconduction du Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen, en dépit de l'opposition du parti conservateur nationaliste au pouvoir en Pologne. Il affirme ne pas avoir "de raison de la remettre en cause, même si au regard des équilibres politiques, ce serait le tour d'un socialiste".

Selon des sources diplomatiques françaises, la question pourrait être évoquée dès lundi à Versailles lors d'un mini-sommet des chefs d'État et de gouvernement français, allemand, italien et espagnol, consacré à l'avenir de l'UE. Elle devrait être également examinée lors du prochain sommet européen qui se réunira jeudi à Bruxelles.

Avec AFP