Les plus anciennes traces de vie sur Terre viennent peut-être d'être découvertes. C'est en tous cas ce qu'affirme une équipe de scientifiques australiens. Ils auraient retrouvé, prisonniers d'une roche au Groenland, des signes d'activité microbienne datant de 3,7 milliards d'années. Soit moins de 800 000 ans après la formation de la planète bleue.
Deux cents millions de bougies supplémentaires pour la vie sur Terre. C'est la thèse, défendue par une équipe de scientifiques australiens qui secoue la communauté scientifique. Le résultat de leur étude, publiée jeudi 1er septembre dans la revue de référence Nature, permettrait en effet de dater l'origine de la vie à 3,7 milliards d'années. Soit deux cents millions d'années de plus que les traces de vie les plus anciennes retrouvées en Australie et en Afrique du Sud.
Un nouveau record, établi grâce à la découverte d'une structure géologique sur l'île d'Isua au Groenland. Un paysage pelé que les chercheurs de l'université de Wallolong en Nouvelle-Galles-du-Sud, à l'origine de cette découverte, arpentent depuis plus de trente ans. Mais c'est finalement la fonte des glaciers du fait du réchauffement climatique qui a fait émerger ce vestige, témoin d'une ère hostile, marqué par les pluies de météorites et un rayonnement solaire destructeur.
« C'est fou, nous ne pensions pas que de tels indices aient pu subsister aussi longtemps », se réjouit Allen Nutman, coauteur de cette étude. La fameuse roche mesure quelques dizaines de centimètres et contient de petits amas bactériens. Des stromatolites, micro-organismes semblables à ceux que l'on peut observer dans les récifs coralliens, dont la fonction était d'absorber le dioxyde de carbone de l'atmosphère pour produire du carbonate.
Une découverte majeure qui n'a pas tardé à susciter la polémique au sein de la communauté scientifique. Certains spécialistes contestent d'ores et déjà l'origine biologique de ces micro-organismes, qui peuvent également apparaître naturellement suite à des mouvements de plissement sédimentaires. Mais cette étude pourrait surtout permettre de relancer l'intérêt pour les missions d'exploration sur Mars. L'environnement de la planète rouge ressemble en effet comme deux gouttes d'eau à celui du Groenland, il y a de cela 3,7 milliards d'années.