
Sept mois après en avoir été chassés par l’armée syrienne, soutenue par l’aviation et des troupes spéciales russes, le groupe Etat islamique a repris, dimanche 11 décembre, la totalité de la ville de Palmyre, dans le centre de la Syrie.
Alors que le ministère russe de la Défense et l’Observatoire syrien des droits de l’homme avaient annoncé, samedi, l’échec de l’offensive du groupe Etat islamique contre Palmyre, dimanche, la situation a donc basculé.
La défense de Palmyre nécessite de gros moyens car le groupe Etat islamique est fortement présent dans le désert entourant la ville antique, et peut acheminer des renforts de Raqqa, au nord, et de Deir Ezzor, à l’est, rappelle notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Ces deux derniers mois, l’armée syrienne et ses alliés ont dégarni les fronts de Palmyre pour envoyer des troupes à Alep, où une offensive majeure est en cours.
De plus, Damas et Moscou pensaient que le groupe Etat islamique, qui se bat à Mossoul, en Irak, et sur plusieurs fronts en Syrie, avait perdu toute capacité offensive. Mais les jihadistes ont réussi à regrouper d’importantes forces pour lancer des attaques éclair à partir de plusieurs axes vers Palmyre. Malgré des dizaines de raids menés par les avions russes et syriens, vendredi et samedi, ils ont ouvert une brèche dans les lignes de défense et se sont rués vers la ville.
Des sources proches du Hezbollah ont indiqué que des unités spéciales russes stationnées dans la ville ont détruit à l’explosif leur base avant de se retirer pour empêcher que les installations et le matériel ne tombent aux mains des jihadistes
La plupart des civils ont été évacués dans la nuit de samedi à dimanche vers Homs, à 160 kilomètres plus à l’ouest. Mais 25 soldats syriens chargés de convoyer 200 civils sont portés disparus.
Les troupes gouvernementales ont établi de nouvelles lignes de défense à 5 kilomètres de la ville, et des renforts ont été envoyés de Damas et de Homs.
Palmyre a une importance stratégique. Les jihadistes s’intéressent notamment aux champs gaziers autour de Palmyre et aux gigantesques dépôts d’armes et de munitions de l’armée syrienne à Mahin, à 140 kilomètres au sud-est de la ville antique.