Le cessez-le-feu a été respecté à Alep. Les pilonnages ont cessé et l'évacuation des rebelles et de leurs familles est en cours. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, 29 autocars et 19 ambulances ont été mobilisés pour évacuer les civils et les rebelles des quartiers d'Alep-Est.
L'évacuation doit se faire en plusieurs phases. La priorité est accordée aux blessés et à leurs familles. Sortiront ensuite les combattants rebelles et leurs proches. Tout l'enjeu est de sécuriser les corridors qui ont été choisis pour évacuer les civils.
Ce jeudi matin, alors que l'évacuation des premiers blessés venait de commencer, un groupe de sauveteurs bénévoles, les casques blancs, s'est fait tiré dessus à plusieurs reprises par des tireurs embusqués, des tirs provenants de positions tenues par des combattants pro-régime. L'évacuation avait donc été suspendue un temps.
Le premier convoi a finalement quitté les quartiers rebelles d'Alep-Est à 12h30 heure locale. Il transportait près de 1000 personnes selon un haut responsable syrien. Les premiers évacués sont les femmes, les enfants et les blessés. Un second convoi d'une quinzaine d'autocars a également quitté la ville à 17h selon la télévision publique syrienne.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme et un médecin sur place, le premier convoi est arrivé en territoire rebelle. A Idlib, destination finale du convoi, 10 000 tentes de réfugiés sont en train d'être installées par le Croissant Rouge selon son porte parole en Turquie.
C’est donc la délivrance pour des centaines de civils syriens assiégés à Alep. Après quatre années de bombardements et une offensive dévastatrice durant le dernier mois, Bachar el-Assad revendique son succès, affirmant que les Syriens « écrivaient l'Histoire » avec la « libération » de la ville. Mais peu importe, pour Abd el Wahab Abou Zeid, militant de l’opposition, les milliers de vies préservées sont aussi une victoire.
« Un convoi de bus avec à leur bord nos familles, a pu traverser du côté du régime. Le convoi a été accompagné par le Croissant Rouge syrien et la Croix rouge internationale. La situation de nos familles à Alep était vraiment terrible. Mais là elles ont été accueillies par des organisations humanitaires locales et internationales qui leur ont donné à boire et à manger.
Ces organisations ont acheminé nos blessés vers des hôpitaux qui se trouvent près la frontière entre la Syrie et la Turquie. Les civils qui ne sont pas blessés sont conduits dans des centres d’hébergement dans la même région.
L’attente pour cette évacuation a été longue. Il faisait froid. Les familles étaient terrorisées... Elles ont tremblé de peur à chaque fois qu’elles sont passées par un point de contrôle des forces du régime. Mais heureusement les dix bus qui les transportaient ont pu atteindre les zones d’évacuation dans la campagne à l’ouest d’Alep. »
La Russie s'est engagé à suspendre ses attaques dans la province d'Idlib pendant toute la durée de l'opération. Un responsable turc a précisé que l'opération, qui concerne environ 50 000 personnes, s'étalerait sur deux à trois jours.
L'accord, dont on ne connait pas les détails, semble reposer sur un échange. En contrepartie de l'opération d'Alep, des évacuations de civils et de blessés sont aussi prévues dans deux villages chiites pro-régime, Foua et Kefraya. Situés dans la province d'Idlib, ces villages sont assiégés par les rebelles depuis 2015.