La France, qui a désormais comme priorité en Syrie la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique, n'a pas exclu vendredi d'y associer les forces du régime syrien, tout en précisant qu'une telle coopération ne pouvait s'inscrire que dans le cadre d'une transition politique.
Nouveau virage diplomatique ou déclaration non contextualisée? En estimant vendredi matin sur la radio RTL que des forces du régime syrien pourraient, "pourquoi pas", participer à la lutte contre l'EI, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a surpris.
"Il y a deux séries de mesures: les bombardements, ce que nous faisons, et des forces au sol, qui ne peuvent pas être les nôtres, mais qui peuvent être à la fois des forces de l'Armée syrienne libre (opposition), des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime, et des kurdes également bien sûr", a-t-il déclaré.
Le ministre a précisé par la suite sa pensée dans une déclaration: "la coopération de toutes les forces syriennes, y compris de l'armée syrienne, contre Daech (acronyme arabe de l'EI) est évidemment souhaitable, mais elle ne sera envisageable que dans le cadre d'une transition politique crédible", a-t-il dit.
Pour Paris, une collaboration avec l'armée syrienne ne pourrait donc se faire qu'une fois engagée une transition politique, qui ne peut avoir comme issue que le départ du président Assad, selon l'analyse française.