ulian Assange a reçu le soutien d'un comité de l'ONU qui a jugé illégale sa détention, alors qu'il est reclus depuis plus de trois ans à l'ambassade d'Equateur à Londres, et son avocat appelle le Royaume-Uni à le libérer.
La Suède a confirmé qu'un groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire avait rendu un avis favorable au fondateur de Wikileaks, mais non contraignant pour les Etats membres, dont la teneur sera rendue publique vendredi matin à Genève.
"Si l'ONU annonce demain (vendredi) que j'ai perdu mon affaire contre le Royaume-Uni et la Suède, je sortirai de l'ambassade vendredi à midi pour être arrêté par la police britannique", avait auparavant annoncé M. Assange dans un communiqué.
"Cependant, si je l'emporte et s'il est reconnu que les parties étatiques ont agi illégalement, j'attends la restitution immédiate de mon passeport et la fin de toute nouvelle tentative de m'arrêter", avait-il ajouté, sans préciser ce qu'il ferait dans ce cas de figure.
L'incertitude persiste sur le bénéfice que l'Australien pourrait tirer de cet avis de l'ONU.
Le parquet suédois et les autorités britanniques se sont empressés d'assurer que cette décision ne changeait rien à la situation du militant.
Elle n'a "aucune incidence formelle sur l'enquête préliminaire en cours dans le cadre de la loi suédoise", a indiqué le parquet suédois, chargé de l'enquête sur des accusations de viol lancées par une Suédoise en 2010.
Ces magistrats souhaitent entendre l'Australien à l'ambassade d'Équateur à Londres, dont il n'est pas sorti depuis juin 2012. Ils ont émis contre lui un mandat d'arrêt européen.
Le gouvernement suédois, qui n'est pas juridiquement impliqué dans cette affaire, s'est borné à "constater que le groupe de travail est arrivé à une autre conclusion que les autorités judiciaires suédoises", selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le gouvernement britannique a lui assuré que du fait de ce mandat d'arrêt, il était "légalement obligé d'extrader M. Assange". "M. Assange n'a jamais été détenu arbitrairement par le Royaume-Uni, il a délibérément évité une arrestation légale en choisissant de rester dans l'ambassade d'Équateur", a souligné un porte-parole.
Pour l'avocat belge de M. Assange, Christophe Marchand, le Royaume-Uni, tout comme la Suède, doit "respecter la décision du groupe de travail basée sur la convention de l'ONU sur les droits civils et politiques" et "avoir à coeur de libérer Assange".
L'Equateur, qui lui a accordé l'asile politique en août 2012, lui a garanti la poursuite d'un soutien sans faille et le président Rafael Correa s'est félicité que l'ONU donne raison à son gouvernement "après tant d'années".