La France sans nouvelles de ses ressortissants après les violence post-électorales au Gabon

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Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, s’est inquiété, lundi, du sort de plusieurs compatriotes au Gabon dont Paris est sans nouvelles, après les violentes émeutes qui, depuis la présidentielle, ont fait plusieurs morts.

La France est "sans nouvelles de plusieurs de ses compatriotes", après les violences qui ont suivi l'annonce de la réélection contestée du président Ali Bongo Ondimba au Gabon, a déclaré, lundi 5 septembre, le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, dans un communiqué. Au moins sept personnes seraient également décédées.

"Des arrestations ont eu lieu ces derniers jours", a déclaré le ministre, qui exprime "sa vive préoccupation". Une dizaine de personnes, possédant toutes la double nationalité franco-gabonaise, ne peuvent être localisées, a-t-on précisé de source diplomatique. La France demande à pouvoir exercer la protection consulaire "telle que prévue par la Convention de Vienne", a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Des manifestations et des pillages ont éclaté dans tout le pays après l'annonce, mercredi dernier, de la réélection du président sortant, contestée par l'opposition. Au total, ces violences ont fait au moins sept morts, selon l'AFP. Quelque 800 personnes ont également été interpellées dans la capitale la semaine dernière, selon les chiffres du ministère gabonais de l’Intérieur, et de nombreuses familles gabonaises étaient toujours à la rechercher de leurs proches, lundi.

Jean-Marc Ayrault a indiqué en outre que l'Union africaine avait fait part de sa disponibilité à assister les parties gabonaises "dans la recherche d'un règlement rapide de la situation post-électorale. Une initiative à laquelle la France apporte son plein soutien". 

La France "souhaite que la mission des chefs d'État qui envisage de se rendre à Libreville prochainement soit l'occasion de trouver le chemin vers une sortie de crise" et elle "encourage les autorités gabonaises à l'accueillir dans les meilleurs délais", ajoute le communiqué.

Après une paralysie totale ces derniers jours, la vie quotidienne a repris, dans un calme précaire. Mais la crise post-électorale n'était pas réglée pour autant. Le candidat d'opposition Jean Ping, qui se déclare "président élu" et réclame un recomptage des voix, a lancé lundi un appel à une "grève générale" pour bloquer l'économie du pays. De son côté, le pouvoir refuse tout recomptage en arguant que la loi électorale ne le prévoit pas et invite l'opposition à se tourner vers la Cour constitutionnelle.