Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a annoncé, au Sénat, l'intensification de la campagne aérienne contre l’EI en Irak et en Syrie. Il a même évoqué "des actions directes au sol" contre les jihadistes.
Washington va intensifier ses bombardements aériens contre les jihadistes de l'organisation de l’État islamique (EI) en Syrie et en Irak, et n'exclut pas de mener d'autres "actions directes au sol", selon secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter.
"Nous prévoyons d'intensifier notre campagne aérienne, y compris avec des appareils supplémentaires de la coalition et des États-Unis, pour cibler l'EI avec des frappes plus nombreuses et plus fortes", a déclaré mardi 27 octobre Ashton Carter, devant une commission du Sénat américain. "Cela comprendra davantage de frappes contre des cibles de grande valeur de l'EI à mesure que notre renseignement s'améliore", a-t-il précisé.
"Nous ne nous interdirons pas de soutenir des partenaires capables de mener à l'occasion des attaques contre l'EI, ou de mener ces missions nous-mêmes, que ce soit par des frappes aériennes ou des actions directes au sol", a-t-il ajouté.
Ashton Carter n'a pas précisé si ces actions seraient menées par des forces conventionnelles ou par des forces spéciales. C’est la première fois qu’un membre aussi haut placé de l’administration Obama évoque des opérations au sol contre l’EI.
La semaine dernière, des forces spéciales américaines ont participé avec les forces kurdes à l'assaut d'une prison de l’EI dans le nord de l'Irak. Les forces américaines ont procuré des hélicoptères aux pehsmerga et ont aussi fini par participer directement aux combats, pour venir en aide aux kurdes pris sous le feu des jihadistes. Un soldat d'élite américain a été tué dans l'opération.
De son côté, le général Joseph Dunford, chef d'état-major des forces américaines, qui était lui aussi entendu par la commission sénatoriale, a dit envisager de recommander le déploiement de troupes américaines au sol en Irak.
"Si cela avait un impact opérationnel ou stratégique et que nous pouvions renforcer des succès, ce serait le cadre de base à l'intérieur duquel je recommanderais que des forces supplémentaires soient co-implantées avec des unités irakiennes", a expliqué le haut-gradé.
Cette annonce intervient alors que l'activisme militaire russe s'est doublé la semaine dernière d'une offensive diplomatique, qui s'est traduite notamment par la réunion de Vienne et la rencontre surprise Assad-Poutine à Moscou.