Près de 15 jours après le "non" au référendum sur l'accord de paix signé avec les Farc, le président colombien a annoncé, jeudi, la prolongation du cessez-le-feu jusqu'à fin décembre et la poursuite des discussions avec la guérilla marxiste.
Auréolé du prestigieux prix Nobel de la paix, le président colombien veut à tout prix sauver l'accord d cessez-le-feu signé avec les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Jeudi 13 octobre, Juan Manuel Santos a annoncé, lors d'une allocution télévisée, la prolongation du cessez-le-feu avec la guérilla et la reprise des négociations. "J'ai pris la décision de proroger le cessez-le-feu bilatéral jusqu'au 31 décembre. Que les choses soient claires : ce n'est ni un ultimatum, ni une date limite, mais j'espère que ce processus pour parvenir à un nouvel accord se terminera bien avant cette date", a déclaré le chef d'État.
Le président colombien, qui va procéder à de nouvelles réunions avec l'opposition et des représentants de la société civile, espère trouver une issue à la crise politique qui secoue le pays depuis que l'accord de paix signé avec les Farc a été rejeté par référendum.
"Nous allons l'obtenir (la paix). Nous allons réussir à en finir pour toujours avec la violence, réussir le retour des déplacés vers leurs foyers (...) Nous ne pouvons manquer cette opportunité", a martelé M. Santos.
Le président colombien, récompensé par le prix Nobel de la paix quelques jours après le rejet, par les urnes, de l'accord de paix mettant fin à 52 ans de conflit avec les Farc, poursuit son marathon de réunions de négociation pour ne pas voir mourir l'accord de paix signé le 26 septembre avec le chef de la guérilla marxiste, Timoleon Jiménez, alias Timochenko.
Défenseur du "non" au référendum, l'ex-président colombien Alvaro Uribe, pour lequel l'accord de paix signé équivaut à une "impunité totale" pour les guérilleros, a salué la prorogation du cessez-le-feu. "C'est un signe positif pour le pays que la non-violence avec les Farc soit étendue jusqu'au 31 décembre. Cela me paraît bon", a-t-il déclaré à des journalistes.
Le président Santos a rencontré d'anciens présidents colombiens, tels que Uribe mais aussi Andrés Pastrana et Ernesto Samper, ainsi que des représentants religieux et des victimes du conflit armé.
M. Pastrana a pour sa part présenté un document proposant entre autres que la justice transitionnelle ait une limite de temps et que le trafic de stupéfiants ne puisse pas être considéré comme un délit politique.
Le plus ancien conflit du continent américain avait provoqué la mort de plus de 260 000 personnes et 45 000 disparus.