
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi à travers le Venezuela contre le président Nicolas Maduro. L'opposition, qui entend organiser un référendum pour révoquer le chef de l'État, accentue la pression sur le gouvernement.
Au Venezuela, les partisans de l'opposition ont défilé en masse, mercredi 26 octobre, pour demander le départ du président socialiste Nicolas Maduro, lors de manifestations marquées par des violences et des dizaines d'arrestations.
Dans ce pays pétrolier en plein naufrage économique sous l'effet de la chute des cours du brut, la tension monte un peu plus chaque jour, alors que les deux camps s'accusent mutuellement de "coup d'Etat".
Preuve de l’urgence, l’opposition poursuit son effort. Elle a émis un appel à la grève générale pour le 28 octobre, et a annoncé une nouvelle "marche pacifique" le 3 novembre, jusqu’au palais présidentiel de Miraflores cette fois.
La mobilisation ne faiblit donc pas, en dépit des violences qui ont émaillé les manifestations de mercredi. Plus de 20 personnes ont été blessées, dont quatre par balles, selon un bilan établi par Foro Penal, une ONG de défense des droits de l'Homme. Cette association a comptabilisé 208 personnes arrêtées à travers le pays, dont 119 toujours détenues mercredi soir.
Le pouvoir en place a fait état d'un policier tué par balles ainsi que de deux policiers blessés et affirme que ces violences sont le fait de manifestants qui auraient dérapé. Il a donc répondu aux annonces de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre) en affirmant que les entreprises qui appliqueraient à cet appel à la grève seront occupées "par les travailleurs et les forces armées".
Les antichavistes exigent le départ de Nicolas Maduro, élu en 2013 et dont le mandat expire en 2019, le jugeant notamment responsable de la crise économique. Ils sont déjà parvenus le 25 octobre à faire adopter par le Parlement, où l’opposition est majoritaire, l'ouverture d'un procès en destitution contre le président, qu'elle accuse de "coup d'Etat".
En réponse à cette initiative, qu'il a lui aussi qualifiée de "coup d'Etat", M. Maduro a réuni un Conseil national de défense, regroupant des représentants des différents pouvoirs (législatif, judiciaire, armée) et appelé à se pencher sur les menaces contre la nation.
Avec AFP et Reuters