
La présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, a été destituée suite à un gigantesque scandale de corruption. Au cœur de l'affaire : l'ingérence d'une amie dans les affaires de l'État.
Finalement, Park Geun-hye a été destituée. Elle a été emportée par un vaste scandale de corruption. Une affaire qui ébranle le pays et qui remonte à une quarantaine d’années, lorsque Park Geun-hye a croisé pour la première fois le chemin de Choi Soon-sil, celle qui deviendra sa meilleure amie, sa confidente, sa conseillère et l’instrument de sa chute.
L’amie de quarante ans de l’actuelle présidente a été placée en détention fin octobre. Elle est accusée d’avoir extorqué environ 60 millions de dollars à des conglomérats sud-coréens pour alimenter des comptes off-shore en faisant jouer sa proximité avec la dirigeante du pays.
L’arrestation de Choi Soon-sil n’a pourtant pas calmée l'ire de la population. Comme l’explique le magazine sud-coréen Korea Exposé, les Sud-Coréens sont habitués aux soupçons de corruption qui pèsent sur l’élite politico-économique. Mais l’influence que la confidente semble avoir eu sur son “amie” et, par conséquent, les affaires de l’État a davantage choqué.
Choi Soon-sil a multiplié les casquettes en se présentant comme l’héritière d’une tradition chamanique en Corée du Sud qui a accompagné le réveil spirituel de Park Geun-hye, comme une confidente toujours présente en cas de coup dur ou encore comme une simple amie de la famille qui connaissait la présidente comme personne. Mais le flot quasi ininterrompu de révélations sur cette femme de 60 ans dresse surtout le portrait d’une “maître arnaqueuse” qui a accompagné l’ascension politique de sa “victime”, attendant patiemment de pouvoir récolter les fruits de cette relation, assure un éditorial du Korean Times.
Une image a particulièrement frappé les Sud-Coréens : celle de la chaussure que Choi Soon-sil avait perdue en se précipitant à l’intérieur du bureau du procureur, fin octobre, pour échapper à la foule. Le soulier n’était pas de vair, mais de la marque Prada. Le cliché est devenu le symbole d’une femme qui, de la tête au pied, profitait de sa proximité avec la présidente.