Accord avec les FARC en Colombie: la fin du plus vieux conflit d'Amérique latine

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Le gouvernement colombien et la guérilla des FARC ont signé jeudi à La Havane un accord historique sur un cessez-le-feu définitif et le désarmement de la rébellion, ouvrant la voie à la résolution rapide d'un conflit qui a ravagé le pays pendant plus d'un demi-siècle.

C'est le plus ancien conflit du continent américain qui prend fin en Colombie.  Au terme de près de quatre années de négociations, le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont scellé, mercredi 24 août à Cuba, un accord de paix historique, visant à mettre un terme définitif à un conflit armé de 52 ans.

Les parties se sont entendues sur "un accord final, intégral et définitif" qui devra être avalisé par référendum - ou plus exactement par plébiscite, selon le terme employé en Colombie - le 2 octobre prochain.

Depuis Bogota, le président colombien Juan Manuel Santos s'est félicité avec "une profonde émotion, une grande joie" de la conclusion de l'accord et a salué la fin de "la tragédie de la guerre". "Colombiens, la décision est entre vos mains", a-t-il déclaré, assurant à ses compatriotes que le référendum serait le vote "le plus important" de leur vie.

Les Colombiens voteront sans doute "oui", à en croire la plupart des sondages d'opinion, mais le président devra faire campagne pour convaincre, compte tenu du refus de certaines parties de la société qui estiment que la seule solution est d'écraser les Farc militairement.

Toutefois, même si cette paix se concrétise, elle ne signifiera pas pour autant la fin immédiate du conflit en Colombie, où la seconde guérilla du pays, l'Armée de libération nationale (ELN) et les bandes criminelles continuent de défier le gouvernement. Mais l'espoir est permis avec ces avancées cruciales, conjuguées à l'annonce en mars de futurs pourparlers de paix entre Bogota et l'ELN.

Selon le protocole établi, le désarmement des Farc devra être bouclé en 180 jours. Les deux parties se sont aussi mises d'accord sur la façon de juger les militaires et rebelles accusés des crimes les plus graves pendant un conflit qui a officiellement fait quelque 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Une amnistie est prévue pour ceux ayant commis des actes moins graves comme la rébellion ou le port illégal d'armes.

À Washington, la Maison Blanche a annoncé que le président Barack Obama avait appelé son homologue colombien pour le féliciter en ce "jour historique". Les États-Unis financent depuis février un plan de paix de 450 millions de dollars en Colombie.