Amnesty International a tiré mercredi 6 avril la sonnette d’alarme : les exécutions de condamnés à mort ont bondi de plus de 50 % dans le monde l'année dernière, atteignant leur plus haut niveau depuis 1989, selon un rapport publié pour l'année de 2015. "La hausse des exécutions que nous avons observée l'année dernière est profondément inquiétante. Le nombre des exécutions judiciaires en 2015 a été le plus élevé de ces 25 dernières années", a dénoncé Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, dans un communiqué.
Dans son rapport annuel sur la peine de mort, l'organisation de défense des droits de l’Homme chiffre à "au moins 1 634" le nombre d'exécutions dans le monde en 2015, soit une hausse de 54 % par rapport à 2014. Ces exécutions, recensées dans 25 pays, sont concentrées à 89 % dans trois d'entre eux : l'Iran avec au moins 977 exécutions, le Pakistan avec 326 et l'Arabie saoudite avec au moins 158. Viennent ensuite les États-Unis (28). "L'Iran, le Pakistan et l'Arabie saoudite ont fait exécuter un nombre impressionnant de condamnés à mort, à l'issue bien souvent de procès d'une iniquité flagrante. Ce massacre doit cesser", a ajouté l'ONG.
Comme d'habitude, ces chiffres n'englobent pas la Chine où ce type de statistiques est classé secret d'État. Mais selon Amnesty, ce pays, où "des milliers" de personnes seraient exécutées chaque année, "reste le premier bourreau mondial".