Le seuil des 400 000 réfugiés rohingyas au Bangladesh fuyant depuis trois semaines les violences en Birmanie a été franchi, a annoncé samedi l'ONU. La Première ministre du Bangladesh appelle à la solidarité internationale.
En trois semaines, le sud du Bangladesh s'est transformé en l'un des plus grands camps de réfugiés du monde, à mesure que les Rohingyas fuient la Birmanie pays frontalier où ils sont persécutés.
"Selon nos estimations, 409 000 réfugiés rohingyas sont arrivés au Bangladesh depuis le 25 août", a annoncé samedi 16 septembre à l'AFP Joseph Tripua, du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU.
"Les besoins sont sans fin et les gens souffrent de plus en plus", met en garde la porte-parole de l'Unicef Marixie Mercado.
À New York, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina "va appeler la communauté internationale et l'ONU à faire pression sur la Birmanie pour que tous les réfugiés rohingyas soient rapatriés chez eux", a annoncé son service de presse samedi.
L'ONU dénonce déjà une "épuration ethnique" menée par la Birmanie, dont l'armée met en œuvre une vaste opération de représailles ayant fait fuir en masse ces civils, après des attaques de rebelles rohingyas le 25 août.
À Cox Bazar, où se concentrent les réfugiés, les campements de fortune s'étendent désormais à perte de vue. Et ONU comme organisations humanitaires internationales craignent que la situation ne devienne incontrôlable.
Tous les jours, des foules impressionnantes se massent pour tenter d'attraper au vol des habits ou de la nourriture, jetée du haut de camions par des bénévoles bangladais agissant en ordre dispersé.
Mais l'aide manque. Et chaque fois qu'un camion arrive pour distribuer des bouteilles d'eau, de la nourriture ou des habits, la foule, désespérée, se rue vers le véhicule.
L'ordre donné vendredi par le gouvernement bangladais de faire entrer en scène l'armée pour organiser l'aide commence à se concrétiser sur le terrain. L'armée doit acheminer l'aide internationale arrivant à l'aéroport de Cox Bazar et commencer à construire un nouveau camp, avec dans dix jours 14 000 abris censés pouvoir accueillir 400 000 réfugiés.
Avec AFP