La dirigeante birmane, qui se déclare «profondément désolée» pour les «civils pris au piège» s'adresse à la Nation dans un discours, depuis Naypyidaw, la capitale administrative birmane. La Birmanie ne doit pas être «divisée par les croyances religieuses» a ajouté Aung San Suu Kyi. C'est sa première prise de parole publique depuis le début de la crise des musulmans rohingyas. Un message aussi destiné à la communauté internationale alors que s'ouvre ce mardi l'Assemblée générale des Nations unies où elle ne se rendra pas.
Lors de son discours, en anglais, Aung San Suu Kyi a donc répondu aux inquiétudes de la communauté internationale et reconnu le besoin d’organiser le retour des plus de 410 000 Rohingya réfugiés au Bangladesh, tout en semblant minimiser la crise.
"Nous sommes conscients que de nombreux musulmans fuient vers le Bangladesh. Nous voulons comprendre pourquoi cet exode survient. Nous voulons parler à ceux qui fuient, mais aussi à ceux qui restent. Je pense que c’est très peu connu que la majorité des musulmans n’ont pas fui. Plus de 50% de leurs villages sont intacts", a-t-elle ainsi relativisé, avant de lancer : "Venez voir vous-mêmes !"
Expliquant souhaiter une "solution durable" à ce conflit, Aung San Suu Kyi s'est dite prête à entamer un processus de vérification de l'identité des personnes qui ont trouvé refuge au Bangladesh pour permettre à celles qui le souhaitent de rentrer en Birmanie. Il s’agit néanmoins du premier signe de véritable reconnaissance de la crise, chez Aung San Suu Kyi, qui s’était jusqu’ici bornée à dénoncer "un iceberg de désinformation", le 6 septembre.