Brésil: le Sénat décide de soumettre Dilma Rousseff à un procès en destitution

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Le Sénat brésilien s'est prononcé mercredi 10 août pour un procès en destitution de la présidente Dilma Rousseff qui pourrait conduire à sa sortie définitive peu après la fin des Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

Après quelque 15 heures de débats, les sénateurs, qui votaient à la majorité simple, se sont déclarés à l'aube, par 59 voix contre 21, pour la tenue du procès de Dilma Rousseff, suspendue depuis le mois de mai sous l'accusation de « maquillage des comptes publics ». La séance, dirigée par le président du Tribunal suprême Ricardo Lewandowski, avait débuté mardi à 9 h 45, heure locale.

C'était l'avant-dernière étape d'un marathon politique entamé, il y a plusieurs mois, à Brasilia. Les adversaires de la présidente de gauche du Brésil n'avaient besoin que de la majorité simple, sur 81 sénateurs, pour pousser vers la sortie la présidente, la dauphine politique de l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, principal artisan de l'attribution en 2009 des JO à Rio de Janeiro.
Elle a été suspendue de ses fonctions le 12 mai dernier par la chambre haute et c'est son ancien vice-président devenu son rival, Michel Temer, 75 ans, qui assure depuis l'intérim à la tête de l'Etat.

Après cette nouvelle étape, le procès de Dilma Rousseff devrait s'ouvrir le 25 août, quatre jours après la fin des Jeux olympiques, et durer cinq jours. Il se tiendra devant le Sénat, de nouveau présidé pour l'occasion par le président du Tribunal suprême Ricardo Lewandowski. Le vote final se fera à la majorité des deux tiers. En cas de destitution définitive de la présidente, ce sera la fin de plus de 13 ans au pouvoir pour le Parti des Travailleurs (PT, gauche). Michel Temer, 75 ans, remplacera alors Dilma Rousseff jusqu'à la fin de son mandat, fin 2018.

Elle serait alors le deuxième chef de l'Etat brésilien à être écarté du pouvoir, après Fernando Collor en 1992. Ce dernier avait démissionné trois mois après l'ouverture d'une procédure de destitution pour corruption, au moment où le Sénat s'apprêtait à le reconnaître coupable.