Côte d'Ivoire: accalmie après l'accord avec les soldats mutins.

 |  Posted by r.gopaul  |  0
Côte d'Ivoire

La Côte d'Ivoire semblait se diriger vers une sortie de crise après l'accord conclu entre le gouvernement et les soldats mutins qui réclament une amélioration de leurs conditions. Cet accord avait été scellé samedi à Bouaké à l'issue d'une rencontre entre le ministre ivoirien de la Défense Alain Richard Donwahi et des soldats mutins, qui réclament le paiement de primes, des augmentations de solde, une promotion plus rapide entre les grades et des logements.

Des militaires en colère avaient cependant empêché le ministre et sa délégation de quitter la résidence du sous-préfet en tirant des rafales de Kalachnikov et à l'arme lourde. M. Donwahi et sa délégation n'ont finalement été retenus que pendant un peu plus de deux heures, avant de quitter la deuxième ville du pays. Ni le ministre ni les représentants des mutins n'ont fait de déclaration à leur sortie. Après la libération du ministre, les militaires ont levé les barrages interdisant l'entrée dans Bouaké.

Dans une brève allocution télévisée en début de soirée, M. Ouattara avait annoncé son "accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l'amélioration des conditions de vie des soldats". "Ayant marqué mon accord, je demande à tous les soldats de regagner leurs casernes pour permettre l'exécution de ces décisions dans le calme", avait-il dit.

Cette situation est inédite à Abidjan depuis décembre 1999, où la mutinerie des militaires avait débouché sur la chute de l'ex-président Henri Konan Bédié (1993-1999). Vendredi, le mouvement s'était étendu aux villes de Daloa et Daoukro (centre), Korhogo et Odienné (nord), où la situation semblait être revenue au calme dès samedi. Le mouvement avait cependant gagné Man, la grande ville de l'Ouest, où des tirs ont été entendus et des militaires ont paradé en ville.

A Bouaké, des tirs sporadiques samedi après-midi avaient succédé aux tirs d'arme lourde de la matinée et de la nuit. Mais ces tirs ont cessé après la libération du ministre.