Le constructeur automobile Volkswagen et ses coentreprises locales vont rappeler en Chine 4,86 millions de véhicules équipés d'airbags Takata jugés dangereux, a annoncé jeudi le régulateur chinois, un nouveau revers pour le groupe allemand sur le premier marché automobile mondial.
Volkswagen et ses coentreprises avec les constructeurs chinois FAW et SAIC étaient déjà visés par le rappel, dévoilé la semaine dernière, de 1,82 million de véhicules en Chine en raison de pompes à essence potentiellement défectueuses.
Cette fois, 4,86 millions de véhicules, produits entre 2005 et 2017, sont visés en raison de leurs coussins de sécurité fabriqués par Takata, un groupe japonais aujourd'hui en faillite, a indiqué l'Administration chinoise pour le contrôle de la qualité, l'inspection et la quarantaine (Aqsiq).
Le problème identifié est celui à l'origine du scandale planétaire qui a emporté le fabricant nippon, placé en faillite en juin dernier: en raison d'un agent chimique utilisé par Takata depuis les années 2000, le nitrate d'ammonium, ses airbags peuvent se dégrader et exploser de façon dangereuse, avec projections de fragments sur le conducteur ou le passager.
Le défaut, que Takata est accusé d'avoir longtemps dissimulé, avait été mis au grand jour par les autorités américaines en 2014 et conduit depuis à de massives campagnes de rappels: au total, au moins 100 millions d'unités sont concernées dans le monde, tous constructeurs confondus.
L'Aqsiq avait déjà ordonné des rappels à plusieurs groupes automobiles en raison des coussins de sécurité Takata qui les équipaient.
Ce nouveau rappel, qui débutera en mars 2018, concerne quelque 103.000 véhicules importés par Volkswagen et plus de 4,7 millions d'unités fabriquées dans ses usines chinoises.
C'est un nouveau coup dur pour le constructeur allemand, pour qui la Chine représente un marché crucial. Il y a écoulé l'an dernier presque 4 millions de véhicules, profitant de son implantation très ancienne dans le pays, où il est présent depuis 1985.
Mais son image y a été écornée cette année par plusieurs rappels.
Le constructeur allemand est ainsi visé par le rappel, annoncé en mars par l'Aqsiq, de 572.000 voitures de sa marque haut-de-gamme Audi pour un problème de toits ouvrants. Le groupe avait par ailleurs annoncé, également en mars, le rappel de 681.000 voitures en raison d'une possible surchauffe des pompes de refroidissement.
Ces derniers rappels constituent un nouveau revers pour Volkswagen, encore ébranlé par le scandale du "dieselgate" après la découverte d'un logiciel tricheur déjouant les normes de pollution.