Corée du Sud: la justice rejette les explications de la Présidente

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La Cour constitutionnelle sud-coréenne, chargée d'examiner la destitution de la présidente, lui a infligé un camouflet en rejetant ses explications sur sa gestion de la tragédie du naufrage du ferry Sewol en 2014, rapportent mardi les médias locaux.

L'Assemblée nationale a voté le 9 décembre une motion de destitution de Park Geun-Hye, qui est empêtrée dans un retentissant scandale de corruption.

La Cour dispose de 180 jours pour entériner ou non ce qui serait une très humiliante fin de mandat.

Mme Park est fondamentalement accusée de complicité avec une vieille amie, Choi Soon-Sil, poursuivie notamment pour avoir profité de ces relations pour soutirer des sommes astronomiques aux conglomérats sud-coréens.

La Cour avait en décembre ouvert ses travaux en examinant un aspect périphérique du scandale, en ordonnant à la présidente d'éclaircir le mystère qui entoure son emploi du temps au moment de la tragédie du naufrage du ferry Sewol en 2014.

Cette catastrophe, qui avait fait 304 morts, est en effet mentionnée par la motion des députés qui accusent Mme Park d'avoir failli à sa mission de protection de ses concitoyens.

La presse se demande depuis longtemps ce qu'elle a fait pendant sept heures, entre le moment où elle a été informée du naufrage et sa première réunion gouvernementale sur le sujet.

Les médias ont brandi une variété étonnante de théories possibles, toutes non confirmées: rendez-vous amoureux, rituel chamanique, opération de chirurgie esthétique ou, plus récemment, une coupe de cheveux ayant duré 90 minutes.

Les avocats de la présidente ont affirmé mardi qu'elle ne se sentait pas bien le matin de la tragédie et était demeurée sans sa résidence qui, comme son bureau officiel, se trouve dans la "Maison bleue".

Ils ont soumis à la Cour des éléments de l'emploi du temps détaillant la façon dont elle avait été informée du naufrage et les ordres qu'elle avait donné pour répondre à cette crise.

Mais le juge Lee Jin-Sung, un des neuf membres de la Cour, a indiqué aux conseils de Mme Park que ces éléments ne permettaient pas de clarifier les conditions dans lesquelles elle avait appris la nouvelle de la catastrophe.

"Les réponses de la présidentes ne sont pas à la hauteur des attentes et sont quelque part insatisfaisantes", a déclaré M. Lee, selon l'agence sud-coréenne Yonhap.

Mme Park "a reçu de nombreux coups de téléphone du chef du Bureau de la sécurité nationale et a donné des ordres", a affirmé aux journalistes en marge de l'audience Lee Joong-hwan, un des avocats de la présidente. "Elle a pris les mesures appropriées."

Si la Cour entérine la destitution, une élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours