
Le scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen a rebondi jeudi aux Etats-Unis avec l'annonce de poursuites pénales contre Martin Winterkorn, l'ancien PDG, accusé d'avoir été au courant au moins un an avant qu'il ne soit révélé. "La mise en examen dévoilée aujourd'hui (jeudi 3 Mai 2018) allègue que le complot mis en place par Volkswagen pour contourner ses obligations légales était connu jusqu'au sommet de l'entreprise", a déclaré Jeff Sessions, le ministre de la Justice dans un communiqué. "Ce sont des allégations graves et nous allons engager des poursuites au maximum de ce que nous autorise la loi". Il est peu probable que Winterkorn, 70 ans, se retrouve devant les tribunaux américains car l'Allemagne est réticente à extrader ses ressortissants hors de l'Union européenne. L'ancien patron ne fera face à des juges américains que s'il se livre lui-même aux autorités américaines ou s'il est arrêté dans un autre pays que l'Allemagne. Le département de la Justice affirme que l'ex-PDG avait été mis au courant de l'installation d'un logiciel truqueur dans des modèles diesel Volkswagen vendus aux Etats-Unis au moins à compter de mai 2014 mais n'avait pas demandé l'arrêt de cette "fraude". Une "réunion sur les dommages" potentiels de cette combine avait été organisée le 27 juillet 2015 au siège de Volkswagen à Wolfsburg (nord de l'Allemagne) à laquelle assistait Martin Winterkorn.