Edouard Maunick,le poète du métissage !
Bien qu’il clamait « Je suis nègre de préférence »,Edouard Joseph Maunick approfondira sa poétique pour l’orienter vers le métissage des mots.En cinquante recueils de poèmes,édités notamment chez la prestigieuse maison d’édition Gallimard,le poète a su se faire un nom à l’étranger,récoltant le prix Apollinaire,considéré comme le prix Goncourt de la poésie en France.Il aura également reçu le Grand Prix de la Francophonie,en 2003.Signe que son aura dépassait les frontières de ce littoral,dont il se sentait prisonnier.
La mer et la neige sont omniprésents dans son langage poétique.Parce qu’il s’exhortait à fuir le pays natal,pour chercher refuge en terre étrangère.A Paris,auprès de Léopold Sédar Senghor,qui préfacera son premier recueil,Edouard parachèvera son itinéraire d’homme exilé dans le monde des lettres européen.Il n’en reste pas moins qu’il chantera inlassablement son île natale,comme l’aura fait Loys Masson,dans pratiquement tous ses recueils de poèmes.
Le grand public le connaîtra définitivement quand il créera « Ki kote la mer »,son premier,et seul !,poème en créole.Réconcilié avec sa langue maternelle,celui qui aura tour à tour été disc-jockey pour Damoo,bibliothécaire à la mairie de Port-Louis,directeur de publication à Jeune Afrique et à l’UNESCO,se verra nommer ambassadeur de son pays en Afrique du Sud.Un rêve concrétisé,puisqu’Edouard Maunick avait rendu hommage à Nelson Mandela,quand ce dernier était emprisonné à Robben Island,dans son recueil « Mandela,mort et vif ».
Il célèbre ses 85 ans,malheureusement diminué par la maladie.Mais Edouard Maunick conserve toute la vigueur de sa parole au travers de ses livres.L’agence Immedia lui rend hommage aujourd’hui(vendredi) en la salle du conseil de la mairie de Port-Louis,en présence du vice-président de la république Barlen Vyapoory,de l’ancien président Cassam Uteem,et d’artistes et de comédiens.L’occasion de se laisser enchanter par les manèges de la mer du grand poète !