En 30 ans, Tchernobyl a connu une renaissance de la nature

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Trente ans après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, les animaux sauvages envahissent la zone la plus contaminée. Des forêts de pins repoussent. Cette « renaissance de la nature » suscite la curiosité des scientifiques. Loups, renards, cerviers, ont pris possession de la zone de Tchernobyl, vidée de ses habitants. Eux ne redoutent pas la contamination radioactive. Peuplée de 50,000 habitants avant l'explosion, survenue le 26 avril 1986, la ville de Pripiat ressemble aujourd'hui à une zone de combats. Les immeubles gris de plusieurs étages sont délabrés, certains se sont écroulés, tandis que des murs s’écaillent, les fenêtres sont cassées. La présence animale sur ces terres irradiées suscite la curiosité des scientifiques. Les premiers mois après l'accident, la nature a été grandement contaminée. Les forêts de pins entourant la centrale ont été entièrement détruites et les divers oiseaux qu'elles abritaient ont disparu. La « forêt rouge», baptisée ainsi à cause de la couleur des pins fanés, a été rasée et les arbres morts enterrés tels des déchets nucléaires. Aujourd’hui, au même endroit, on peut voir une forêt de pins, plus résistante à la radiation. Cette ville, qui comptait à l’époque environ 120,000 habitants, a connu de curieuses transformations avec son évacuation. « Les cigognes blanches sont parties avec les hommes, les cigognes noires sont de retour », explique le zoologiste Denis Vichnevskiy, qui travaille à Ecocentre, où il est le chef du groupe qui effectue la surveillance de la radioactivité. Ainsi, des espèces indigènes chassées d’ici par l’industrialisation soviétique font leur réapparition après le départ de l’homme suite à la catastrophe. Pour la scientifique Marina Shkvirya, qui étudie le site de Tchernobyl depuis 2003, la zone est loin d’être un paradis pour les animaux. Elle souligne que le facteur humain n’a pas tout à fait disparu. Pompiers, maçons, grutiers, gardiens, plus de 5,000 hommes travaillent dans la zone d’exclusion. Ils entretiennent la centrale et construisent un nouveau sarcophage pour couvrir le réacteur accidenté. Les scientifiques espèrent qu’avec la promesse du gouvernement de transformer la zone en réserve de biosphère, la nature serait mieux protégée.