Etats-Unis: une majorité de Noirs inquiets de la façon dont Trump gère le pays

 |  Posted by Harish Khooblall  |  0

Le désamour continue entre Donald Trump et l'électorat noir, qu'il avait vainement tenté d'attirer lors de l'élection présidentielle de novembre 2016, selon deux enquêtes indiquant qu'une très large majorité d'Afro-Américains désapprouvent l'action du président américain.

Selon un sondage rendu public mercredi par l'Université Quinnipiac, 94% des électeurs noirs estiment que Donald Trump est inapte à la fonction présidentielle. Ils sont encore plus nombreux (95%) à désapprouver sa façon de gérer les relations raciales, un thème éminemment sensible aux Etats-Unis.

Dans un autre sondage paru en début de semaine et réalisé par l'institut PerryUndem auprès de 1.003 Afro-Américains, près des deux tiers des Noirs vivant aux Etats-Unis sont inquiets de la façon dont le président Donald Trump gère le pays et davantage encore estiment qu'il va dans la mauvaise direction.

"Un diviseur, responsable de l'agrandissement du fossé de la discorde raciale", dit Tim Malloy, directeur assistant du sondage de Quinnipiac, qui a interrogé 1.412 électeurs dans tout le pays. "Les électeurs qui voient les relations raciales se détériorer depuis le début de son mandat", explique-t-il.

L'électorat noir a voté massivement pour la candidate démocrate Hillary Clinton (88%) lors de l'élection de novembre 2016, contre seulement 8% pour Donald Trump. Le désamour n'est pas surprenant si on considère que le magnat de l'immobilier a lancé sa carrière politique en se faisant l'avocat d'une théorie du complot aux relents racistes.

Celle-ci prétendait que Barack Obama, premier président noir américain, n'est pas né aux Etats-Unis et que son élection était donc illégitime. Lors des primaires du parti républicain, Donald Trump avait également tardé à désavouer David Duke, figure des suprémacistes blancs et ancien dirigeant du Ku Klux Klan, qui lui avait apporté son soutien.

Donald Trump avait pourtant tenté de convaincre les Américains noirs qu'avec lui, la situation ne serait pas plus mauvaise, et sûrement même meilleure, qu'avec Mme Clinton. "Vous vivez dans la pauvreté, vos écoles sont mauvaises, vous n'avez pas de boulot, 58% des jeunes sont au chômage. Qu'est-ce que vous avez à perdre?", avait-il lancé lors d'une réunion publique dans le Michigan.