Dans un entretien exclusif à France 24, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi affirme que le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, est isolé et surveillé. De son côté, l'ONU indique que l'EI, affaibli, est en "position défensive".
Le chef de l’organisation État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, se trouverait dans une situation "isolée" et ses déplacements feraient l'objet d'une surveillance, selon le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi, interviewé par France24,
"Il est presque seul en ce moment. Il n'a pas beaucoup de personne de confiance, il est isolé, et nous surveillons ses mouvements", a-t-il indiqué. Il précise qu’une opération de la coalition internationale anti-jihadiste a permis de "tuer et d’éliminer" la plupart de l’entourage du chef de l’EI.
"Ses communications avec les autres terroristes sont très faibles, voire presque inexistantes la plupart du temps", a ajouté le Premier ministre irakien. Interrogé sur le fait de savoir si Abou Bakr al-Baghdadi se trouvait encore dans la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak, Haider al-Abadi a souri et a répondu : "Je ne ferais pas de commentaire sur ce sujet."
Il assure que l'EI est actuellement "militairement écrasé", et qu'il sera bientôt "éradiqué", alors que le gouvernement irakien, appuyé par la coalition internationale, a lancé en octobre une offensive pour reprendre Mossoul, la deuxième ville du pays conquise par les jihadistes en 2014.
Ces propos interviennent alors qu'un rapport du secrétariat général de l’ONU sur l'EI a été rendu public lundi. Il affirme que l’EI se trouve en position affaiblie militairement en raison d'une chute de ses revenus et d'une moindre capacité à recruter de nouveaux jihadistes.
"L'EI est en position défensive dans plusieurs régions, notamment en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, est-il écrit dans le rapport, transmis la semaine dernière au Conseil de sécurité. Le groupe n’a pas été en mesure de résister à la pression soutenue qu’il subit dans plusieurs zones de conflit". En outre, les finances de l'EI seraient en berne, forçant le groupe terroriste à opérer avec un "budget de crise". "La capacité de l'EI à attirer de nouvelles recrues diminue et les combattants quittent progressivement le champ de bataille", note encore le rapport
Le nouveau secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a cependant prévenu que les jihadistes continuaient à poser "une grave menace". Le Conseil de sécurité doit se réunir mardi pour discuter de ce rapport, au moment où le président américain Donald Trump a ordonné à ses chefs militaires un plan de bataille visant à vaincre l'EI.
Avec AFP