L’ancien dictateur du Guatemala Efrain Rios Montt, 89 ans, sera bien jugé pour génocide, mais à huis clos et en son absence, en raison de troubles mentaux, a décidé mardi 25 août un tribunal guatémaltèque.
En raison de « l’incapacité de l’accusé à assister à un procès public », celui-ci se déroulera à huis clos, à compter du 11 janvier, et l’accusé sera représenté par ses avocats, a déclaré mardi le juge chargé du dossier, Jaime Gonzalez. « Toutes les expertises psychiatriques ont conclu que l’accusé souffrait de maladie mentale », a poursuivi le magistrat.
L’ex-général est poursuivi, avec son ancien directeur du renseignement, pour le massacre de plus de 1 770 Indiens par les forces armées sous son régime (1982-1983), qui les accusait de soutenir les guérillas de gauche.
« Il avait le plein usage de ses facultés mentales quand il était à la tête de la junte militaire, c’est pourquoi sa responsabilité dans ces graves violations des droits de l’homme ne peut pas rester impunie », a commenté auprès de l’AFP Héctor Reyes, avocat du Centre d’action légale pour les droits de l’homme, partie civile dans cette procédure judiciaire au long cours.
Déjà jugé en 2013 pour génocide, une première pour un ancien dirigeant latino-américain, M. Rios Montt avait été condamné à quatre-vingts ans de prison, mais la procédure avait été annulée par la Cour constitutionnelle pour vices de forme, et celle-ci avait ordonné la tenue d’un nouveau procès.
Après plusieurs reports, celui-ci avait débuté le 23 juillet, mais la défense de l’ancien général, placé en résidence surveillée en raison de son âge, avait présenté un certificat médical établissant que son état mental ne lui permettait pas d’assister à son jugement.