Les marchés financiers ont connu lundi une journée noire rappelant les pires heures de la crise de 2008, dans le sillage des places boursières asiatiques, les inquiétudes grandissant face aux possibles effets du ralentissement chinois sur la croissance mondiale.
"La journée a été traversée par des mouvements massifs sur l'ensemble des marchés: la baisse des actions et des matières premières, la hausse de l'euro face au dollar et tout cela dans de larges proportions", résume Erik F. Nielsen, chef économiste d'Unicredit.
La déroute en Asie, avec un lundi noir à Shanghaï, s'est propagée à l'Europe puis à Wall Street, qui a clôturé nettement dans le rouge, son indice vedette DJIA perdant 3,58% alors que celui de la Bourse électronique Nasdaq a chuté de 3,82%.
En Europe, après avoir cédé à la panique dans l'après-midi, perdant plus de 8% en séance, la Bourse de Paris a fini en baisse de 5,35%. Francfort a chuté de 4,70% tandis que Londres a dégringolé de 4,67%, Madrid de 5,01% et Milan de 5,96%.
L'Eurostoxx 50 s'est pour sa part inscrit en repli de 5,35%.
La Chine dominait toujours les préoccupations des investisseurs, alors que s'enchaînent les indicateurs décevants attestant de l'essoufflement de la deuxième économie mondiale, à la fois usine du monde et marché très convoité.
Le Trésor américain a pour sa pat souligné qu'il "surveillait" la situation sur les marchés.
La croissance chinoise était de 7,4% l'an dernier, à son plus bas niveau depuis 1990, et a encore reculé à 7% pour les deux premiers trimestres de 2015.
La dévaluation surprise du yuan le 11 août - perçue comme un effort désespéré des autorités chinoises pour relancer les exportations et l'activité économique - n'a fait qu'aviver l'inquiétude générale, provoquant une onde de choc sur les marchés financiers.
Or, au lendemain de la crise financière de 2008, avec des économies américaine et européenne affaiblies, le monde attendait de la Chine qu'elle tire vers le haut la croissance planétaire.
Le pays est un important marché pour les biens manufacturés et tout ralentissement de la demande se ferait vivement ressentir au-delà de ses frontières.
Mais rien ne semblait apaiser le regain d'inquiétude des investisseurs sur la conjoncture mondiale dans son ensemble, à l'orée d'une semaine riche en publications de statistiques aux Etats-Unis et en Europe.