Le FMI s'apprête à réviser à la baisse ses prévisions de croissance mondiale.

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Le Fonds monétaire international (FMI), qui a déjà revu en janvier dernier à la baisse de 0,2 point sa prévision de croissance pour l'économie mondiale en 2016 (3,4% au lieu de 3,6%) sera «vraisemblablement» amené à opérer une nouvelle révision baissière en avril prochain, lors de son examen trimestriel de la conjoncture internationale. Le FMI, qui joue le rôle de secrétaire du G20, l'indique en toutes lettres dans la note spéciale qu'il publie ce mercredi, en amont de la réunion des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales, à la fin de la semaine, à Shanghaï, capitale économique de la Chine.

La note de 18 pages, Global Prospects and Policy Challenges ne contient certes aucun nouveau chiffre sur la croissance des pays (1,3% en France cette année et 1,5% en 2017). Elle n'en tire pas moins la sonnette d'alarme: «la reprise mondiale a continué de s'affaiblir dans un contexte de turbulences financières en augmentation et de chute de prix des actifs financiers». Si le constat ne prétend pas à l'originalité, le FMI ne s'engage pas moins dans des recommandations précises conformément à son rôle de conseiller et coordinateur des politiques économiques de ses 189 pays membres, et plus particulièrement des plus importantes, celles du G20. Prenant acte des risques de «déraillement de la reprise mondiale» et des chocs qui la menacent, qu'il s'agisse des marchés financiers ou des économies réelles, les experts de Washington énoncent un programme global complet en bonne et due forme.

Premier volet, «le soutien de la croissance». Dans les économies avancées il convient de jouer à la fois sur la demande et sur l'offre. De façon classique, le FMI préconise des politiques monétaires généreuses, essentiellement dans les pays où «l'inflation est inférieure à l'objectif des banques centrales», autrement dit à peu près dans l'ensemble des pays riches. À l'exception peut-être des États-Unis dont les récents chiffres d'inflation hors pétrole ont sensiblement remonté. Pourtant, et c'est la nouveauté, les experts de Christine Lagarde mettent en garde de ne pas trop solliciter les politiques monétaires. Car ils se demandent si elles n'ont pas atteint leur limite avec les taux d'intérêt négatifs. C'est pourquoi ils préconisent d'utiliser la politique budgétaire comme élément de soutien de l'activité. Du moins dans les pays qui ont des marges de manœuvre à cet égard. L'Allemagne, qui enregistre pour la deuxième année consécutive un excédent de ses finances publiques, semble répondre à ce cahier des charges. De façon désormais rituelle, le FMI recommande chaudement d'engager des «réformes structurelles» de façon à renforcer les potentiels de croissance.