C'est désormais officiel, le Royaume-Uni a voté pour sa sortie de l'Union européenne. L'onde de choc du Brexit se fait déjà sentir sur les marchés financiers et sur l'échiquier politique européen. Vendredi matin à 7 heures, le gouvernement a publié les chiffres officiels du référendum sur le Brexit : avec 51.9% des suffrages, le "out" l'emporte assez largement alors que les sondages pressentaient plutôt la victoire des partisans du maintien dans l'UE à la fermeture des bureaux de vote jeudi soir.
C'est un jour historique pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l'Union européenne qui risque d'être durablement marquée par les résultats du scrutin. Quarante-et-un ans après un autre référendum, en 1975, au cours duquel le pays avait choisi de rejoindre la Communauté économique et européenne (CEE), le Royaume-Uni redevient juste une île. Les résultats ne sont pas encore définitifs, mais l’avance du camp du Leave est désormais trop élevée pour que le camp du Remain (rester) puisse rattraper son retard.
Cette décision historique a stupéfié. D’autant que dans les premières heures qui ont suivi la fermeture des bureaux de vote, à 22 heures, les premières tendances semblaient donner une avance au Remain. Même Nigel Farage, chef du parti europhobe du UKIP, qui a passé sa vie à rêver à ce moment, avait concédé à mi-mot la défaite de son camp ! Vendredi à l’aube, hilare, il hurlait dans les micros tendus : «C’est une victoire pour les vrais gens, pour les gens ordinaires, pour les gens convenables !»
Peu après minuit et l’annonce des premiers résultats, l’écart entre les deux camps a semblé extrêmement serré, avec peu à peu un constat : dans toutes les régions où le vote pour le Leave était attendu comme élevé, le résultat final a dépassé toutes les prévisions. C’est le cas dans le Nord-Est de l’Angleterre, dans les Midlands (centre), d’anciens bastions du Labour, terres souvent défavorisées économiquement. Le Pays-de-Galles a également voté pour quitter l’UE.