Les députés britanniques adoptent le projet de loi pour déclencher le Brexit

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Les députés britanniques ont adopté en première lecture (494 pour, 122 contre) le projet de loi qui autorise la Première ministre Theresa May à activer le processus du Brexit, le mois prochain. Sept mois après le référendum britannique, il s’agit d’une étape cruciale dans une procédure de divorce qui s’annonce encore longue.

 

Le vote est historique pour Theresa May qui reste invaincue devant la Chambre des Communes en remportant 494 voix contre 122. Un résultat surprenant qui a même fait réagir Nigel Farage. Ironisant sur la situation, il s’est exprimé en tweetant qu’il ne pensait pas un jour voir les Communes voter avec une majorité écrasante pour le Brexit.

 

Les grands perdants ici ce sont bien les travaillistes, qui n’ont pas su faire accepter les amendements qu’ils avaient proposés. Clive Lewis, député travailliste et membre du cabinet fantôme, fait parti des 52 députés à avoir désobéi aux ordres de Jeremy Corbyn qui avait demandé à son parti de respecter le choix des citoyens britanniques et de ne pas entraver la proposition de loi du gouvernement. En total désaccord avec la nouvelle marche à suivre, Clive Lewis a démissionné juste après le vote, laissant le parti travailliste une fois de plus dans la tourmente.

Le débat reprendra donc devant la Chambre des Lords le 20 février, où le projet de loi et ses quelque 140 pages d’amendements doivent être examinés. Après de tels résultats aux Communes, les pro-Brexit préparent déjà leur victoire. 

Si les Lords décident à leur tour de changer des points du texte, ce dernier reviendra devant les députés : c’est le ping-pong parlementaire qui durera jusqu’à ce que les deux Chambres se mettent d’accord. Le gouvernement espère en avoir terminé d’ici le 7 mars.

Theresa May s’est engagée auprès de ses homologues européens à déclencher l'article 50 du Traité de Lisbonne avant le 31 mars. Les dirigeants des 27 autres Etats membres ont prévu de se réunir en sommet spécial dans les trois à cinq semaines qui suivront cette notification officielle. Ils traceront alors leurs lignes directrices pour les négociations de sortie qui doivent durer deux ans. Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier s’attend à ce que les discussions sur les modalités du divorce et les dispositions transitoires durent dix-huit mois, ce qui signifie qu'elles devraient se terminer vers octobre 2018.

L’accord définitif de sortie devra être soumis au Parlement européen pour approbation avant d’être accepté par le Conseil européen. Côté britannique, Theresa May envisage de le présenter à son Parlement, avant de donner son feu vert final à la ratification. Ce ne sera en tout cas pas avant mars 2019

 

RFI