Les Kényans appelés à élire un nouveau président

 |  Posted by Harish Khooblall  |  0

Les Kényans votent mardi pour choisir un nouveau président à l'occasion d'un scrutin tendu et indécis qui voit s'affronter deux adversaires de longue date, le chef de l'Etat sortant Uhuru Kenyatta et le chef de l'opposition Raila Odinga.

Après deux mois d'une campagne électorale marquée par des discours enflammés mais globalement épargnée par les appels à la haine ethnique qui avaient entaché les précédents scrutins, et débouché il y a dix ans sur un bain de sang, les sondages donnent les deux hommes au coude-à-coude.

Les premiers résultats ne sont pas attendus avant mercredi au plus tôt. Les autorités électorales ont officiellement une semaine pour proclamer les résultats.

Les Kényans sont également appelés à élire leurs députés, sénateurs, gouverneurs et représentants aux assemblées locales.

Le souvenir de la présidentielle de décembre 2007 reste vif. Déjà candidat à l'époque, Raila Odinga avait contesté le résultat - la victoire de Mwai Kibaki - et appelé à des manifestations. Plus de 1,200 personnes avaient trouvé la mort dans les affrontements ethniques qui s'étaient ensuivis.

Uhuru Kenyatta, 55 ans, et son actuel vice-président, William Ruto, ont été accusés par la Cour pénale internationale d'avoir orchestré ces violences, mais les charges ont finalement été abandonnées en 2014 faute de preuves.

Entre-temps, en 2013, Uhuru Kenyatta était devenu président au détriment d'Odinga, mais cette fois, la contestation est restée pacifique, l'opposant choisissant la voie des tribunaux.

Uhuru Kenyatta, fils du premier président du pays Jomo Kenyatta, et son colistier William Ruto sont largement favoris dans le centre du Kenya et la vallée du Rift, où vivent Kikuyus et Kalenjin, leurs groupes ethniques, dont sont issus tous les chefs d'Etat kényans depuis l'indépendance en 1963.

Raila Odinga, de l'ethnie occidentale Luo, est un ancien prisonnier politique et le fils du premier vice-président du pays. Il domine dans l'ouest du pays et les régions côtières, où les habitants se sentent négligés par le gouvernement central.

Les centres urbains sont indécis, même si le parti d'Odinga contrôle Nairobi, Mombasa sur la côte et sa ville natale de Kisumu.

Plus de 150.000 policiers ou membres d'autres organes de l'Etat comme les gardes de parcs nationaux seront déployés afin d'assurer la sécurité des 41,000 bureaux de vote.