
La justice de Sao Paulo, la mégapole du Brésil, a annulé tous les procès qui avaient condamné 74 policiers militaires pour le massacre de 111 détenus dans la prison de Carandiru, lors d'une rébellion en 1992.
Carandiru était alors la plus grande prison d'Amérique latine avec 8.000 détenus. Elle a été fermée et démolie en 2002 pour faire place à un parc et une bibliothèque.
"Il y a eu une situation d'affrontement et je crois que des excès ont été commis mais il faut vérifier qui les a commis, qui a tiré sur qui. L'expertise n'est pas concluante et est douteuse", a allégué l'un des juges, Camilo Lellis, dans un communiqué diffusé sur la page internet du 4e Tribunal de justice de Sao Paulo, mardi soir.
Après la décision de ce tribunal qui jugeait un recours de la défense, le parquet local s'est déclaré "perplexe" et a annoncé qu'il saisirait le Tribunal supérieur de justice (STJ) pour maintenir les condamnations.
Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme ont déploré ce dangereux précédent.
"C'est une décision dangereuse; Elle ouvre un précédent pour que la police entre dans des prisons et commette la même barbarie", a déclaré à l'AFP, Marcos Fuchs avocat et directeur adjoint de l'ONG Conectas.
L'antenne d'Amnesty International au Brésil a estimé que cela constituait un "énorme revers de la justice brésilienne dans le cas le plus emblématique de violation des droits de l'Homme survenu dans le système pénitentiaire du pays".
La directrice de Human Rights Watch Brésil Maria Laura Canineu a déploré quant à elle une décision qui renforce la thèse selon laquelle "l'impunité est la règle au Brésil".







