
L’opposition devrait s’emparer de plusieurs grandes villes sud-africaines, selon les résultats partiels des élections municipales publiés vendredi matin. Un revers historique pour l'ANC, le parti au pouvoir depuis 1994. C’est une page qui se tourne, doucement mais sûrement, dansl'histoire de la politique sud-africaine. Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, a enregistré, vendredi 5 août, son plus mauvais résultat électoral depuis 1994.
Le parti du présiden Jacob Zuma a beau arriver en tête de ces élections municipales, la montée en puissance de l’opposition dans plusieurs grandes ville augure d’une campagne acharnée pour le scrutin national de 2019.Selon des résultats partiels, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), devrait s’emparer de la municipalité symbolique de Nelson Mandela Bay, qui englobe le hub industriel de Port Elizabeth. Avec la quasi totalité des bulletins dépouillés (98 %), la DA y comptabilisait en effet 46,65 % des voix contre 40,99 % pour l’ANC.Les deux partis sont au coude à coude à Pretoria et Johannesburg, respectivement les capitales politique et économique du pays.
L’opposition, qui contrôle déjà Le Cap, pourrait ainsi se retrouver en position de force pour les élections nationales de 2019, estime Caroline Dumay, correspondante de France 24 en Afrique du Sud : "Quand on perd une grande ville, on perd beaucoup. Un temps acquis à l’ANC, les citadins s’inquiètent désormais de la gestion de l’économie menée par le président Jacob Zuma. Avec une ville présumée perdue, deux autres en danger, le parti au pouvoir fait les frais du revirement de millions d’électeurs noirs affectés par la stagnation économique, pour lesquels l’héritage du combat contre l’apartheid de l’ANC ne suffit plus, sur fond du scandale impliquant le président Jacob Zuma.







