
Le siège de l’église de la Divine Miséricorde, à Managua, s’est achevé dans le sang. Quelque 200 étudiants y avaient trouvé refuge après avoir été délogés de l’Université nationale du Nicaragua (Unan), la principale du pays, où ils étaient retranchés. Ils y ont vécu vingt heures de terreur, assiégés par des paramilitaires qui ont utilisé contre eux leurs armes de guerre. Ces étudiants sont le fer de lance d’un mouvement massif de protestation déclenché le 18 avril contre le président Daniel Ortega, 72 ans, revenu à la tête du pays en 2007, après l’avoir dirigé de 1979 à 1990. L’attaque lancée vendredi vers midi a fait deux morts et 14 blessés, selon le cardinal de Managua, Mgr Leopoldo Brenes, qui a mené la mission d’évacuation des étudiants assiégés. Les deux victimes ont été tuées d’une balle dans la tête, l’une à l’intérieur même de l’édifice et l’autre sur une barricade, ont rapporté des témoins. Assiégés pendant près de vingt heures dans l’édifice religieux, les quelque 200 rescapés ont pu en sortir samedi, suite à une médiation de l’église. Deux bus plein d’étudiants, accompagnés d’ambulances de la Croix-Rouge transportant les blessés, ont fait leur entrée dans les jardins de la cathédrale de Managua, accueillis par la clameur de centaines de familles et amis, applaudissant en larmes.
Source : leparisien.fr