Les éclatantes victoires d'Hillary Clinton côté Démocrates et de Donald Trump côté Républicains ne laissent que peu de doutes sur le duel final. Marco Rubio s'est retiré, Bernie Sanders n'a quasiment plus aucune chance. L'élection présidentielle américaine de 2016 devrait donc se résumer à un duel Hillary Clinton - Donald Trump. C'est en tout cas le scénario qui se dessine après les derniers résultats des primaires organisées dans l'Illinois (nord), la Floride, l'Ohio, le Missouri et la Caroline du Nord. Trump et Clinton y auraient remporté au moins trois ou quatre États chacun, selon les premiers résultats.
"Ce fut une soirée fantastique", a lancé le milliardaire de 69 ans avant de reprendre -visiblement fatigué- son discours 1000 fois répété sur la "colère" qui gronde en Amérique. Le trublion Trump s'est même imposé en Floride, l'État du jeune sénateur Marco Rubio. Un temps présenté comme le "Obama républicain", ce dernier n'a pas su trouver le ton juste et a été incapable de l'emporter dans son propre fief. "C'est un tsunami politique, nous aurions dû nous en apercevoir avant", a-t-il déclaré en jetant l'éponge.
Mais l'homme d'affaires de New York, qui l'a également emporté dans l'Illinois et en Caroline du Nord, n'a pas, comme il l'espérait, assommé ce nouveau rendez-vous des primaires. Avec une victoire dans son Etat de l'Ohio, le gouverneur John Kasich a prouvé qu'il faudrait compter avec lui, devenant de facto le candidat de la base traditionnelle du parti.
Du côté d'Hillary Clinton, la soirée fut excellente. Après un échec en 2008 lors de la primaire face à Barack Obama, espère cette fois-ci devenir la première femme de l'histoire à accéder à la Maison Blanche. L'ancienne secrétaire d'Etat l'a emporté comme attendu en Floride et en Caroline du Nord. Mais elle a aussi ramassé la majorité des voix dans l'Ohio et l'Illinois, Etats plus industriels où son adversaire Bernie Sanders nourrissait de réels espoirs. "Cela va devenir extrêmement difficile pour Bernie Sanders", a souligné Dennis Goldford, professeur de sciences politiques à l'université de Drake (Iowa). "Nous nous rapprochons de la nomination du parti et de la victoire en novembre", a lancé la candidate, la voix abîmée par l'enchaînement -à un rythme effréné- des réunions électorales. Elle n'a cependant pas appelé explicitement au retrait de son opposant. La candidate à la primaire démocrate Hillary Clinton lors d'un meeting à Détroit, Michigan, le 7 mars 2016.
Elle a désormais une avance confortable avec près de 1000 délégués (contre un peu plus de 600 pour son adversaire). Mais l'ex-Première dame dispose aussi de l'appui déclaré de près de 500 élus et responsables démocrates qui auront le droit de vote à la convention de Philadelphie, en juillet. Comme depuis le début des primaires, l'ancienne sénatrice de New York a enregistré des scores impressionnants au sein des minorités. Selon les sondages sortis des urnes, elle a remporté 73% du vote noir dans l'Ohio et 80% en Caroline du Nord.