
Etats Unis: un homme vient de se voir attribuer d'office la garde partagée de l'enfant né du viol qu'il a commis huit ans plus tôt
«Le cas est considéré comme le premier de son genre dans le Michigan et peut-être même dans tout le pays», avertit The Detroit News. Ce cas, c'est celui d'une jeune femme de 21 ans, tombée enceinte à 12 ans après un viol et dont l'agresseur s'est vu attribuer, sans l'avoir demandée, la garde partagée de l'enfant de 8 ans, «fruit» de son crime.
Son avocate a pourtant assuré qu'il n'y était pour rien, qu'il n'avait jamais exigé que sa paternité soit reconnue. Comment l'expliquer alors ? Selon l'avocate de la victime, c'est le juge qui a pris la décision de manière unilatérale après avoir fait pratiquer un test ADN de paternité en réponse à une demande d'aide sociale déposée par la mère. Quelques semaines plus tard, le violeur «a reçu un ordre de filiation délivré par la cour le mois dernier indiquant qu'il bénéficiait légalement de l'autorité parentale conjointe et d'un droit de visite», confirme son avocate.
L'adresse de la victime dévoilée
La décision a évidemment choqué la victime. Le 25 octobre prochain, cette dernière espère obtenir devant le tribunal une protection en vertu de la loi fédérale sur la garde des enfants nés d'un viol. Afin de la tenir de nouveau à l'écart de son agresseur. «C'est insensé», a déclaré son avocate au Detroit News. «(Le violeur) n'a jamais été correctement inculpé et devrait toujours se trouver derrière les barreaux à l'heure actuelle.»
Christopher Mirasolo, qui avait 18 ans au moment des faits, avait été condamné à une peine d'un an de prison et relâché au bout de six mois. Mais selon la défense de la victime, il a été reconnu coupable en 2010 d'une autre agression sexuelle sur mineure, pour laquelle il a été condamnée cette fois à quatre ans de prison.
«Le système a fini par exercer des représailles sur ma cliente, qui était elle-même une enfant quand tout cela s'est produit», a déploré l'avocate de la jeune femme. Par sa seule décision, le juge a en effet permis au violeur d'avoir accès à son adresse. A l'inverse, le nom de Mirasolo a été ajouté au certificat de naissance de l'enfant.
Sept Etats «favorables» aux violeurs
Aux Etats-Unis, ce n'est pas la première fois cette année que la question de la paternité des enfants nés de viol agite la société. En avril, le Maryland avait ainsi rejeté une loi destinée à protéger les droits des femmes victimes de viol. Conséquence : des hommes peuvent encore bénéficier de droits de visite, de garde ou même d'adoption sur l'enfant né d'une femme qu'ils ont violée...
Sept Etats américains possèdent toujours aujourd'hui une législation plus favorable aux violeurs qu'aux femmes : le Mississipi, le Nouveau-Mexique, le Wyoming, le Dakota du nord, le Minnesota, l’Alabama et donc le Maryland.







