Un vice-ministre bolivien séquestré et battu à mort par des mineurs en colère

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Le ministre bolivien adjoint de l'Intérieur, Rodolfo Illanes, a été tué après avoir été enlevé par des mineurs en grève. La victime se rendait sur les lieux d'une manifestation, dans une zone montagneuse, à l'ouest de La Paz.

Séquestré par des mineurs qui bloquaient une route depuis plusieurs jours, le vice-ministre bolivien de l'Intérieur Rodolfo Illanes a été tué par ses ravisseurs.

"Tous les indices montrent que notre vice-ministre Rodolfo Illanes a été lâchement et brutalement assassiné", a annoncé jeudi 25 août le ministre de l'Intérieur Carlos Romero au cours d'une conférence de presse. Il "a été humilié, torturé et battu à mort (...), selon les informations que nous avons", a ajouté le ministre de la Défense Reymi Ferreira.

Le vice-ministre se rendait sur les lieux de la manifestation, à Panduro, un village de haute altitude situé à une centaine de kilomètres à l'ouest de La Paz, pour entamer un dialogue avec les mineurs qui exigeaient une réforme du droit du travail. Selon les autorités, il a été intercepté par les mineurs qui l'ont séquestré puis tué. Le gouvernement tente désormais de récupérer sa dépouille.

"Ce crime ne restera pas impuni. Les autorités mènent l'enquête (...) ; environ cent personnes ont été arrêtées", a insisté Reymi Ferreira.

Rodolfo Illanes, un avocat pénaliste de 56 ans avait pris son poste de vice-ministre en mars et devait jouer un rôle de médiateur avec les mineurs. Ces derniers bloquent depuis plusieurs jours un axe routier important pour exiger davantage de concessions minières ainsi que des règles environnementales moins strictes, leur permettant notamment de travailler pour des sociétés privées et d'être mieux représentés par des syndicats. La majorité des mineurs de Bolivie, l'un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud, travaillent en effet dans des coopératives, pour lesquelles ils extraient de l'argent, de l'étain ou du zinc.

Selon le ministre de l'Intérieur, ils cherchent en réalité à recevoir l'autorisation de louer leurs concessions minières à des entreprises privées et étrangères, ce qui est interdit par la Constitution.

Le président bolivien Evo Morales avait nationalisé le secteur des ressources naturelles, et notamment le gaz naturel qui fournit au pays la moitié de ses exportations, après son accession au pouvoir en 2006. Cette mesure avait à l'époque été saluée, les fonds issus de la nationalisation ayant été dévolus à des programmes sociaux et d'aide au développement.