C’est la première fois dans l’histoire de la Ville Eternelle qu’une femme accède au Capitole, siège de la mairie. Selon les premiers résultats, donnés dans la nuit de dimanche à lundi, elle obtenait près de 67 % des suffrages face à son adversaire de gauche Roberto Giachetti dans un contexte de faible participation tout comme dans les 126 villes concernées par ce second tour de scrutin (53 %).
Pour appréhender cette victoire, il suffisait d’écouter les conversations des Romains au bar le matin devant un espresso ou dans les transports en commun, pour comprendre qu’ils étaient à bout et prêts à porter leurs suffrages sur la jeune candidate du Mouvement 5 Etoiles dont l’inexpérience leur semblait la garantie de son honnêteté.
Devant la presse, Virginia Raggi a évoqué « un moment historique fondamental, qui marque un tournant : pour la première fois, Rome a une femme maire, à une époque où l'égalité des chances est encore une chimère ». La jeune femme s'est engagée à « ramener la légalité et la transparence dans les institutions après 20 ans d'incurie et de Roma Capitale », du nom d'un vaste réseau de corruption mis au jour en 2014 dans la Ville éternelle.
Pendant sa campagne, elle est cependant restée discrète sur son programme pour redresser une ville étouffée par une dette de plus de 12 milliards d'euros. Une chose est sûre cependant : la candidature de Rome pour les JO 2024, en concurrence avec Paris, Los Angeles et Budapest, ne sera pas une priorité. Autre inquiétude : Virginia Raggi n'a présenté que de rares têtes de sa future équipe. Ce dernier point est pourtant crucial, l'absence de cadres ayant fait leurs gammes dans la gestion politique au quotidien étant l'une des raisons du bilan mitigé du M5S dans les villes de moindre envergure déjà conquises, comme Parme ou Livourne.