Virus chinois: Pékin minimise-t-il les chiffres de la contamination?

 |  Posted by Shabneeze Oozee...  |  0

Combien de personnes le nouveau coronavirus qui sévit dans le centre de la Chine a-t-il infectées ? Quarante-cinq, comme l’affirment les autorités sanitaires chinoises ou 1 723 comme l’affirme une étude de scientifiques de l’Imperial College de Londres ? De plus en plus de Chinois doutent des informations officielles, après la mort d’une seconde personne infectée cette semaine. Sur les réseaux sociaux, certains demandent : comment se fait-il que le virus ait atteint Hong Kong, le Japon et la Thaïlande, mais pas une seule autre province de Chine ?

C’est à peu près la même question que se sont posée les scientifiques de l’Imperial College de Londres : ils ont analysé les données de trafic de l’aéroport de Wuhan, cette ville du centre de la Chine où le virus est apparu pour conclure que si trois personnes ont été infectées à l’étranger, sans doute plus de 1 700 personnes pouvaient être infectées en Chine. C’est évidemment un ordre de grandeur.

Capteurs thermiques aux frontières de Hong Kong et dans les aéroports de Singapour et Jakarta, signalétique renforcée dans ceux du Japon. Les pays asiatiques sont sur le qui-vive, et ils ne sont pas les seuls. De l’autre côté du Pacifique, les aéroports de Los Angeles, San Francisco et JFK à New York musclent également leurs mesures sanitaires. Des équipes médicales soumettront les passagers de tous les vols en provenance de Wuhan à des questionnaires et des examens.

Dans une semaine des centaines de millions de Chinois prendront le train ou l’avion à destination de l'intérieur de la Chine, les États-Unis et l'Asie du Sud Est. Le problème, c’est que Wuhan, le berceau de cette nouvelle forme de pneumonie est un important noeud ferroviaire et aérien. La priorité pour les autorités sanitaires, c'est d'éviter de reproduire les erreurs de 2002-2003. Une autre souche de pneumonie, le Sras, s’était répandue depuis le sud de la Chine dans plus de 20 pays, tuant près de 800 personnes. L'essentiel des cas s'est déclaré en Chine, dans le pays d'origine, mais ce virus pourrait-il être responsable d’une épidémie à grande échelle, comme le Sras qui avait muté et s’était adapté à l’homme ?  Pour le moment, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, assure Patrick Berche, professeur émérite de microbiologie à l'Université de Paris.

Source : rfi